Les syndicats majoritairement choqués par l'attaque de Nicolas Sarkozy contre la fonction publique ?
De nombreux syndicats de fonctionnaires se sont dits "choqués" les 19 et 20 septembre à l'issue du discours de Nicolas Sarkozy, dénonçant une "attaque" contre la fonction publique et "l'absence de réponses" sur le pouvoir d'achat, leur principale revendication. Différents syndicats de fonctionnaires et une association de territoriaux, entre autres, se sont exprimés :
- Jean-Marc Canon de la CGT-Fonctionnaire: "On a franchi un cran supplémentaire très fort dans l'attaque frontale contre la fonction publique, et pour la CGT il y a là un casus belli". Il souhaite une "intervention active des personnels et, au-delà, des citoyens". Le président "programme la mort du statut des fonctionnaires. C'est grave pour les agents publics, mais aussi pour la population", a-t-il ajouté.
- La fédération CFTC des fonctionnaires territoriaux: elle condamne "fermement" le 20 septembre la proposition de Nicolas Sarkozy d'intégrer des salariés de droit privé dans la Fonction publique, qui aura selon elle de "multiples effets pervers". Elle souligne d’ailleurs qu’elle "n'hésitera pas à appeler à la mobilisation si l'effet d'annonce s'ensuit d'actes".
- Elisabeth David de l’Unsa: elle s'est dit "extrêmement choquée" par l'intervention du président, notant des "remises en cause très importantes, y compris du statut".
- Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, 1ère fédération de l’enseignement: "On a eu un éloge des fonctionnaires et, derrière, quelque chose qui s'apparente à un dynamitage de tous les principes fondateurs de la fonction publique", a jugé le secrétaire général de la FSU. "J'ai entendu le président de la République faire un grand discours sur: ‘il ne faut pas gérer des statuts, mais des personnes’. Eh bien, les personnes ont besoin de se nourrir, de s'habiller, de se loger, elles ont besoin de pouvoir d'achat, et ça, ça n'est absolument pas présent!", a regretté Gérard Aschieri. Il faut "aller assez vite vers des formes de mobilisation à discuter", sans que ce soit "nécessairement la grève ou les manifestations"
Les huit fédérations de fonctionnaires, déjà très remontées par la suppression de 22.700 postes de fonctionnaires en 2008, ont dénoncé à plusieurs reprises l'absence de revalorisation salariale cette année. Elles ont prévu de se retrouver le 21 septembre à 11h30 pour arrêter une stratégie commune, juste après une réunion avec le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth, au sujet des conférences sociales sur la fonction publique qui s'ouvrent au mois d'octobre.