Dans le cadre des lois des 2 et 19 février 2007, la société EFE, leader sur le marché de la formation des cadres et dirigeants des collectivités locales et du secteur public, a interrogé, de juin à août derniers, 300 DRH et responsables de formation des collectivités locales, des administrations et des hôpitaux.
Voici les principaux résultats de l’enquête :
58 % des personnes contactées pensent que la réforme aura une incidence sur la demande de formation des agents. Toutefois, le système de formation est désormais plus lourd à gérer, et certains redoutent que cela puisse aboutir à une négociation permanente avec l’employeur. De plus, les petites collectivités pourraient avoir du mal à anticiper une hausse des demandes de formations. Leur budget étant plus serré et la politique de formation généralement moins développée, de gros efforts sont à prévoir. Dans les départements, le DIF devrait également avoir un impact important sur les agents de catégorie C et, notamment, sur le personnel TOS.
56 % des questionnaires révèlent un manque de communication sur le DIF, la VAE est le dispositif suscitant le plus d’interrogations de la part des agents. Certains directeurs des ressources humaines et responsables de formation indiquent avoir déjà prévu un dispositif avant la réforme 2007.En revanche, dans l’attente des décrets, la REP et le DIF n’ont pas engendré de questions individuelles de la part des agents.
Pour faciliter la gestion des effectifs, 72% des personnes interrogées ne souhaitent pas modifier, pour le moment, leur pratique et optent donc pour la formation pendant le temps de travail. Toutefois, le hors temps de travail pourrait être un moyen efficace de lutter contre l’absentéisme.
Les formations effectuées en dehors du temps de travail sont, pour la plupart, celles nécessitant un temps de formation plus long :
- Du E-learning : préparation de concours à distance, de formations diplômantes
- Des colloques pendant le week-end
Les lois prévoient aussi un congé pour bilan de compétences, mais la mise en place de ce procédé est ralentie par l’attente des décrets d’application. Enfin, les collectivités restent prudentes sur les répercussions financières de cette réforme et attendent les prochains décrets.
La réforme va avoir une incidence différente, selon la taille et les moyens de la collectivité : dans les petites collectivités où la politique de formation est faible, le DIF aura sans doute un impact notable. A l’inverse, les collectivités importantes qui ont une politique de formation développée ont déjà gonflé leur budget pour anticiper sur l’année 2008.
La mise en œuvre de la réforme est donc sensiblement ralentie par l’attente des décrets d’application. Pour le moment, les agents n’ont pas réellement de vision claire, et continuent d’effectuer en majorité leurs formations durant leur temps de travail.