Pire, les statistiques d'absentéisme entre les trois fonctions publiques (d'État, territoriale et hospitalière) ne sont pas comparables entre elles! L'État rapporte par exemple le nombre de personnes absentes à l'ensemble de ses effectifs, quand le ministère de la Santé compare le nombre total de jours d'absence au nombre «d'équivalents temps plein», qui ne correspond non pas strictement au nombre d'employés, mais à la capacité de travail de ceux-ci. La direction générale des collectivités locales (DGCL) a pour sa part adopté une troisième méthode statistique.
En bout de course, le nombre moyen de jours d'arrêts maladie s'élevait à 12 au sein de l'État en 2003, dernier chiffre connu, et toujours repris dans les documents annexés au budget... 2014! Dans la territoriale, le chiffre se monte à 21 (en 2011) et à 15,6 à l'hôpital (en 2008). Des chiffres, donc, non comparables entre eux, et encore moins avec ceux de l'étude Alma Consulting qui porte sur le privé et qui comptabilise 15,6 jours d'absence en moyenne par salarié en 2013.
Les arrêts maladie devraient augmenter
Toujours est-il que les congés maladie des fonctionnaires risquent d'augmenter. La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a en effet décidé de supprimer en 2014 le jour de carence (le premier jour de congé maladie n'était pas compensé par l'Assurance-maladie) instauré en 2012 par le gouvernement Fillon. Dans le privé, les salariés ont trois jours de carence. Pourtant, l'instauration, il y a deux ans, de ce mécanisme inédit dans la fonction publique a fait chuter de 43,2% le nombre d'arrêts maladie d'une journée dans les collectivités territoriales en 2012 et a permis de le stabiliser en 2013, a relevé le cabinet Sofcap dans ses dernières études.
Ce n'est pas tout. Au sein des hôpitaux, la suppression du jour de carence devrait entraîner un surcoût compris entre 60 à 75 millions d'euros, selon la Fédération hospitalière de France (FHF), à cause de la remontée attendue des arrêts maladie de courte durée.
Source: fig